A propos de cette
oeuvre

Détails de l'objet

Titre: 
L' Adoration des Mages
Date: 
1624-1625
Dimensions: 
447 × 336 cm
Numéro d'inventaire: 
298

En savoir plus sur cette œuvre

Joseph et Marie présentent l’Enfant Jésus aux trois Rois Mages dans l’étable ouverte. Cette visite est mentionnée dans l’Évangile selon saint Matthieu (2:1-12). Seuls leurs dons sont cités. Les noms et descriptions des rois relèvent de traditions ultérieures. L’homme en robe blanche portant l’encens est Gaspard. Derrière lui se tient Balthasar avec la myrrhe dans la main droite. Devant à gauche, Melchior, le plus âgé, a de l’or dans la main. Il regarde le spectateur. On voit encore sur cette toile leurs serviteurs, des soldats et deux hommes sur un dromadaire à l’arrière-plan. La représentation de Rubens diffère à divers niveaux des Adorations des Rois Mages classiques. Gaspard est le plus proche du Christ, et non Melchior avec l’or. Gaspard porte en outre une aube et un étole, c’est-à-dire des habits liturgiques. Par cette nouveauté, Rubens relie l’épisode avec l’Eucharistie.

Le tableau se trouvait initialement à l’église de l’abbaye Saint-Michel d’Anvers. L’abbaye avait été fondée en 1124 par les Norbertins et était devenue un des institutions religieuses les plus puissantes des Pays-Bas, au point même que les hauts dignitaires de passage à Anvers logeaient à la Cour des Princes. L’abbaye subit plusieurs catastrophes à partir du seizième siècle. Elle fut frappée par la foudre en 1501 et un incendie détruisit la salle capitulaire en 1524. Des parties de l’édifice furent détruites par des émeutiers pendant l’Iconoclastie (1566) et la Furie Espagnole (1576). Il y eut enfin un grand incendie dans l’église en 1620. Suite à tous ces évènements, l’abbé Matthijs Van Eersel commanda à Rubens un retable pour la somme de 1.500 florins en 1624, précisément 500 ans après la fondation de l’abbaye. Cette date anniversaire n’est sans doute pas étrangère à la commande.

Le tableau surplombait le maître-autel dans un cadre monumental, une construction en marbre rouge et noir couronné de trois sculptures en albâtre des saints Michel, Marie et Norbert. Le tableau était flanqué de colonnes à chapiteau corinthien, un style qu’on retrouve à l’arrière-plan du tableau. Quantité de cadres d’autel ont disparu, mais celui de l’église Saint-Michel se trouve aujourd’hui à l’église Saint-Trudo de Zundert, aux Pays-Bas. Des croquis de Rubens sont conservés et la facture du cadre en marbre est attribuée au sculpteur Hans Van Mildert.

L’Adoration des Rois Mages est peint d’un trait très léger. Le bœuf en bas à droite par exemple est esquissé de quelques traits magistraux sur un fond brun visible. Selon la tradition, Rubens aurait dessiné l’intégralité de la scène en deux semaines à peine, mais aucune document ne l’atteste. Suite à une étude détaillée du tableau effectuée en 2007, les experts ont toutefois conclu qu’il s’agissait d’une œuvre entièrement de la main de Rubens. Rien ne montre qu’il ait fait appel à des assistants pour cet immense panneau. On ignore pourquoi. L’atelier de Rubens avait fort à faire en 1624 car il recevait des commandes pour des églises et des palais dans toute l’Europe. Le lieu prestigieux de ce retable explique peut-être que Rubens l’ai exécuté de sa propre main. L’abbaye avait en outre une valeur particulière pour le peintre : sa mère était enterrée dans l’église abbatiale et il y avait épousé sa première femme, Isabella Brant, en 1609.

Rubens utilise des tenues orientales de son époque dans ce tableau historique. Nous sommes donc plutôt devant un produit de son imagination que devant une réalité historique. Il se base ainsi pour le costume de Balthasar sur son portrait de Nicolas de Respaigne (Gemäldegalerie Alte Meister, Kassel, n° d’inv. GK 92), un marchand qui séjourne à Alep en 1615 et revient à Anvers vers 1619. Selon des archives, De Respaigne laisse ses ‘habits turcs’ à son fils.

L’Adoration des Rois Mages de Rubens est une pièce majeure de l’art flamand. Elle fait l’objet de diverses copies en petit format au dix-septième siècle et sa composition est reprise sur des gravures. Le visage expressif de Melchior attire particulièrement l’attention. En 1977, le roi joue le rôle principal dans l’album de Bob et Bobette Le rapin de Rubens, dont les héros voyagent dans le temps et remontent au dix-sept siècle.

Historique des acquisitions



récupération de: Frankrijk, 1815

Droits d'auteur et législation

Cette image peut être téléchargée gratuitement. Pour un usage professionnel ou de plus amples informations, veuillez remplir le formulaire de contact. Plus d'informations ici.