Le KMSKA présente Jef Verheyen. Fenêtre sur l'infini

Communiqué de presse
Le 19 mars 2024

La première exposition individuelle de l'artiste abstrait dans sa ville natale

Le 23 mars, le Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers (KMSKA), en collaboration avec le M HKA, inaugure l'exposition Jef Verheyen. Fenêtre sur l'infini. Une primeur. Il s’agit de la première exposition individuelle consacrée à cet illustre maître moderne, décédé il y a quarante ans, dans un musée de sa ville natale. L'exposition est un jeu fascinant de lumière et d'obscurité, de couleurs et de formes. Elle jette un regard sur la façon dont Verheyen a implanté une nouvelle façon d'appréhender l'art. Contempler ses œuvres, c’est suspendre le temps, le regard tourné vers l'infini.

L'exposition suit l'évolution de l'artiste, ce « dernier moderniste », de ses céramiques expérimentales à la peinture, un médium qu'il ne cesse d'épurer. Verheyen accordait une importance fondamentale à la conceptualisation de son œuvre. Fenêtre sur l'infini est la première exposition à aborder cette approche conceptuelle de façon aussi exhaustive.

En quête de l'essence, l’artiste, dans son style prophétique, jette un pont entre tradition et innovation, en maîtrisant à la perfection les techniques de la peinture. Personne à ce jour ne sait exactement comment il a procédé pour peindre ces minces couches (semi-) transparentes sans traces apparentes de coups de pinceau. Sous la main de l'artiste, tantôt la lumière se fractionne sur la toile, tantôt un savant jeu de vide s’installe, telle une fenêtre sur l'infini, le fil rouge à travers sa carrière.

Jef rêve

« Le KMSKA constituait une inspiration constante pour Jef Verheyen. Il visitait fréquemment le musée et sa vie durant il a caressé le rêve de voir son œuvre exposée côte à côte de la Madone de Jean Fouquet. Aujourd'hui nous rendons hommage à cet artiste extraordinaire en réalisant ce rêve. » - Carmen Willems, directrice générale du KMSKA

Mais les liens entre Jef Verheyen et le musée ne s’arrêtent pas là, puisqu’en 1979, il va jusqu’à organiser l'exposition ZERO Internationaal Antwerpen, un mouvement dont il fait lui-même partie. Au cours des années qui ont suivi l’exposition, le musée a fait l'acquisition de plusieurs œuvres issues du mouvement ZERO. C'est l'un des rares ensembles internationaux à avoir reçu une place à part entière au sein de la collection. On y trouve des noms tels que Lucio Fontana et Günther Uecker, tous amis de Jef Verheyen. 

Contempler l’œuvre de Verheyen trouve en outre son parfait écho dans la devise du KMSKA. En contemplant ses œuvres, on contemple la lumière, le vide, l'infini. L'artiste s’attelle à ce que le spectateur porte un regard différent, pour ainsi voir plus loin.

Précurseur international

Bien que Verheyen soit moins connu dans son pays, il est indéniablement l'un des grands précurseurs de l'avant-garde internationale. Son œuvre n'a pas seulement créé une forte dynamique au sein de l'art, Verheyen s'est également employé à élaborer un réseau international. Pour cette raison également, l'exposition présente les œuvres de Verheyen en dialogue, ou en confrontation, avec ses prédécesseurs et ses contemporains. De prestigieux prêts de la Fondation Yves Klein, de l'Uecker Archiv et de la Fondazione Lucio Fontana, entre autres, viennent enrichir l'exposition.

« En présentant cette exposition autour de Jef Verheyen, le KMSKA et le M HKA réaffirment leur ambition commune de promouvoir les maîtres flamands sur la scène internationale. Verheyen ambitionnait, quoi qu'il en coûte, de faire d'Anvers un haut lieu européen. Un objectif que nous partageons volontiers avec lui. » – Luk Lemmens, président du Conseil d’administration du KMSKA

Interprétations contemporaines

À l'instar de Verheyen, des artistes contemporains relèvent eux aussi le défi de transgresser les limites de l’art. Des installations spatiales d’Ann Veronica Janssens, de Kimsooja, de Pieter Vermeersch et de Carla Arocha & Stéphane Schraenen sont pour les spectateurs une source d’émerveillement. Il est vrai que la quête de l'essence se révèle aussi pertinente aujourd'hui qu'à l'époque où Verheyen ouvrait sa fenêtre sur l'infini.

« L'œuvre de Verheyen est du « slow art » par excellence. Sa fascination pour l'espace cosmique et sa technique unique qui consiste à peindre sans traces de pinceau apparents, orientent le regard du spectateur vers le vide, la lumière et l'infini. Ces œuvres nous invitent à ralentir. C'est une forme de méditation. » – Adriaan Gonnissen, curateur de l'art moderne du KMSKA

« Verheyen savait mieux que quiconque concilier innovation et tradition. En établissant des liens entre la céramique traditionnelle et une tradition monochrome, il découvre de nouvelles voies de création possibles pour sa peinture abstraite. Ses contacts avec Piero Manzoni et Lucio Fontana ont contribué à encore approfondir l’importance du concept des œuvres d'art. » – Annelien De Troij, curateur et chercheur du M HKA