Quelques mots du vieil oncle d'Ostende à l'occasion du mariage de Jules Daveluy

Quelques mots du vieil oncle d’Ostende à l’occasion du mariage de Jules Daveluy

Je serai bref, les circonstances sont capitales, le propre est d’amener et de retenir parmi nous une franche gaité. Voilons la tristesse des séparations , orientons les esprits vers, les idées riantes, acclamons la jeunesse née non pas pour souffrir mais pour jouir des bienfaits de la vie.

Le grand voyage du mariage s’impose et je dirai accompagnons et encadrons l’image des époux d’une auréole de sympathie. Oui les feux sacrés de leur joie aviveront mes sens âgés de grand’ oncle gris et cuiront la pomme de terre et le rosbif de tout repos chers à nos âges mûrs.

Parlant à Jules, je vois avec plaisir parmi vous ses chefs de travail, maîtres coqs et autres, ses directeurs bienveillants, ses compagnons de plaisir et quelques dames au cœur bon, au regard doux augurant d’heureux souhaits. Je vois aussi ses bons copains en état de réjouissance et ses braves chefs militaires sont un peu là, ces présences ajoutent à son bonheur, elles évoquent un passé de civisme et une bonne ligne de conduite.

à sa gracieuse épouse je souhaiterai un paradis de délices mieux que terrestre. Paradis sans pommes ni serpents.

Un huitième ciel peuplé d’agréments, hors porté des traits, des dards lancés par des mal bâtis, hargneux broyeurs de noir et des venins fielés des poulardes avancées gavées figées sur canapé luxé et moutardé.

Et maintenant je retrempe mes lèvres au vert symbole de nos joies et vous convie en esprit au mariage des enfants et petits-enfants de Jules Daveluy crème des bons garçons et de Simone Van Wouwe la déesse au cœur de tendresse allumé et fleurant Anvers que j’aime.

Jeunes mariés soyez heureux demeurez jeunes et vous aussi parents et amis et le cœur sur la main avec vous je salue ce gai mariage.

à tous mes compliments

-- James Ensor

Anvers, 17 juillet 1935