A propos de cette
oeuvre
Détails de l'objet
- Titre:
- Bernardo Bembo, homme d'État et ambassadeur de Venise
- Date:
- c. 1474
- Dimensions:
- 30 × 22 cm
- Numéro d'inventaire:
- 5
- Inscriptions:
- en bas à droite (pièce de monnaie) : NERO CLAVD CAESAR AVG GERM TR P IMPER
En savoir plus sur cette œuvre
Un homme aux cheveux bruns et habits noirs fixe le spectateur. Il montre de sa main gauche une monnaie romaine à l’effigie de l’empereur Néron. On voit à l’arrière-plan un vaste paysage. Un cavalier s’est arrêté au bord de l’eau où flottent quelques cygnes. En regardant le tableau de plus près, on distingue de minutieux détails comme la barbe naissante du cavalier, la nuée d’oiseaux à droite et la cigogne à gauche.
Ce portrait a été longtemps attribué au peintre sicilien Antonello da Messina, mais il y a aujourd’hui consensus sur son véritable auteur. Hans Memling est originaire de la ville allemande de Seligenstadt. Il travaille à partir de 1465 à Bruges, alors une importante ville commerçante qui attire des marchands de tous les pays. Memling est un portraitiste très populaire auprès de cette élite internationale argentée. Les autorités religieuses lui passent en outre régulièrement des commandes.
L’identification du portrait a fait couler beaucoup d’encre. Diverses hypothèses ont été émises. On considérait au 19e siècle que la pièce de monnaie constitue un indice-clé et suggère le portrait d’un médailleur. Son allure et son habit indiqueraient en outre qu’il est d’origine méridionale, probablement italienne. C’est sur base de ce raisonnement qu’ont été avancés les noms de Nicolo di Forzore Spinelli et Giovanni de Candida, deux médailleurs italiens.
Au début du 20e siècle, on voyait plutôt dans l’homme comme un humaniste qui collectionne des monnaies antiques. Diverses indices pointent dans la direction de Bernardo Bembo (1433-1519), un humaniste et homme d’État vénitien. Bembo possédait en effet une grande collection de monnaies et était originaire d’Italie, ce que semblent corroborer l’habit et l’attribut de l’homme sur le portrait. Le palmier à droite et la feuille de laurier en bas font probablement référence à l’emblème de Bembo. Sa carrière apporte le dernier argument. De 1471 à 1474, Bembo est ambassadeur de Venise à la Cour du Duc de Bourgogne Charles le Téméraire, qui part souvent en guerre et séjourne parfois à Bruges. Il est possible que Bembo ait rencontré Memling à cette période. Bembo a alors la trentaine, ce qui coïncide avec l’âge de l’homme du portrait.
Le tableau est audacieux pour l’époque. Memling est un des premiers portraitistes à peindre son sujet en plein air et avec un paysage en toile de fond. La plupart des artistes optent pour un arrière-plan uni ou intérieur, parfois près d’une fenêtre. La formule innovatrice de Memling va être très rapidement copiée par ses contemporains aux Pays-Bas et en Italie, où Bembo ramène son portrait à son retour de la Cour de Bourgogne. Un exemple connu est le Portrait d’un jeune homme avec une médaille de Cosimo de’ Medici de Sandro Botticelli, qui montre un homme devant un paysage tenant fièrement une médaille à la main.
Le portrait est atypique dans l’œuvre de Memling en cela que l’homme regarde le spectateur droit dans les yeux. Sur la plupart de ses portraits, le sujet porte son regard au loin.
Ce portrait a été longtemps attribué au peintre sicilien Antonello da Messina, mais il y a aujourd’hui consensus sur son véritable auteur. Hans Memling est originaire de la ville allemande de Seligenstadt. Il travaille à partir de 1465 à Bruges, alors une importante ville commerçante qui attire des marchands de tous les pays. Memling est un portraitiste très populaire auprès de cette élite internationale argentée. Les autorités religieuses lui passent en outre régulièrement des commandes.
L’identification du portrait a fait couler beaucoup d’encre. Diverses hypothèses ont été émises. On considérait au 19e siècle que la pièce de monnaie constitue un indice-clé et suggère le portrait d’un médailleur. Son allure et son habit indiqueraient en outre qu’il est d’origine méridionale, probablement italienne. C’est sur base de ce raisonnement qu’ont été avancés les noms de Nicolo di Forzore Spinelli et Giovanni de Candida, deux médailleurs italiens.
Au début du 20e siècle, on voyait plutôt dans l’homme comme un humaniste qui collectionne des monnaies antiques. Diverses indices pointent dans la direction de Bernardo Bembo (1433-1519), un humaniste et homme d’État vénitien. Bembo possédait en effet une grande collection de monnaies et était originaire d’Italie, ce que semblent corroborer l’habit et l’attribut de l’homme sur le portrait. Le palmier à droite et la feuille de laurier en bas font probablement référence à l’emblème de Bembo. Sa carrière apporte le dernier argument. De 1471 à 1474, Bembo est ambassadeur de Venise à la Cour du Duc de Bourgogne Charles le Téméraire, qui part souvent en guerre et séjourne parfois à Bruges. Il est possible que Bembo ait rencontré Memling à cette période. Bembo a alors la trentaine, ce qui coïncide avec l’âge de l’homme du portrait.
Le tableau est audacieux pour l’époque. Memling est un des premiers portraitistes à peindre son sujet en plein air et avec un paysage en toile de fond. La plupart des artistes optent pour un arrière-plan uni ou intérieur, parfois près d’une fenêtre. La formule innovatrice de Memling va être très rapidement copiée par ses contemporains aux Pays-Bas et en Italie, où Bembo ramène son portrait à son retour de la Cour de Bourgogne. Un exemple connu est le Portrait d’un jeune homme avec une médaille de Cosimo de’ Medici de Sandro Botticelli, qui montre un homme devant un paysage tenant fièrement une médaille à la main.
Le portrait est atypique dans l’œuvre de Memling en cela que l’homme regarde le spectateur droit dans les yeux. Sur la plupart de ses portraits, le sujet porte son regard au loin.
Historique des acquisitions
legs de: ridder Florent van Ertborn, 1841
Droits d'auteur et législation
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