A propos de cette
oeuvre

Détails de l'objet

Titre: 
Le Calvaire
Date: 
1475
Dimensions: 
52,5 × 42,5 cm
Numéro d'inventaire: 
4
Inscriptions: 
en bas à gauche : 1475./ antonellus/ meinssaneus/ me pincit

En savoir plus sur cette œuvre

Le Christ crucifié au Golgotha ou Calvaire. À ses pieds Maria est en pleurs et Jean, son apôtre préféré, prie. À gauche et à droite du Christ, deux larrons sont crucifiés à un arbre noueux. Une ligne de soldats retourne à Jérusalem, la ville fortifiée au loin. Ils viennent de transpercer le flanc du Christ d’une lance et ont cassé les jambes du larron de gauche pour qu’il meurt plus vite. Le Golgotha, qui signifie ‘lieu des crânes’, est un site important dans la foi chrétienne. Selon les traditions apocryphes, c’était le lieu de sépulture d’Adam, par qui le Déluge est arrivé. Le Christ meurt au même endroit pour délivrer l’humanité du péché originel.
Certains détails du paysage sont interprétés comme des symboles en exergue de la scène centrale. Les crânes au serpent au premier plan sont associés au péché et à la mort, le hibou à l’hébraïsme. Le tableau dans son ensemble représente le Christ surmontant toutes ces épreuves. La prudence est toutefois de mise car d’une part, certains symboles ont perdu leur sens et, de l’autre, une surinterprétation n’est pas sans danger. Il a par exemple été écrit à propos de ce panneau que les cerfs, les lapins et les fleurs avaient un sens spécifique. Il est plus que probable qu’ils aient été ajoutés tout simplement pour donner au paysage un effet naturaliste.
Le tableau est daté de 1475 et signé par Antonello da Messina, un peintre italien originaire de Messine, en Sicile. Il appartient à la Renaissance italienne, mais son style est associé à l’art des pays du Nord. Antonello fut en Italie un pionnier de la peinture à l’huile, la technique mise au point par Jan van Eyck. On suppose que c’est sous l’influence de ce dernier qu’Antonello adopta la peinture à l’huile. Il a probablement vu des toiles de Van Eyck lors de ses séjours à Naples ou à Venise. L’art italien donne le ton partout en Europe dans les premiers temps de la période moderne. Des artistes des Pays-Bas se sont rendus en Italie dès le 16e siècle pour étudier l’Antiquité et la Renaissance. Mais dans le cas d’Antonello et Van Eyck, l’influence s’est exercée en sens inverse.
La peinture à l’huile offrait davantage de possibilité que la détrempe, une peinture à base de blanc d’œuf courant en Italie au 15e siècle. Les couleurs étaient beaucoup plus pures, ce qui est devenu apparent après la restauration de ce Calvaire en 2007. Les teintes subtiles avec lesquelles Antonello crée un sentiment d’espace sont admirables. Avec la peinture à l’huile, le peintre peut en outre obtenir des transitions douces entre la lumière et l’obscurité. Antonello met par exemple cette propriété à profit pour les ombres sur les corps du Christ et des larrons.
On ignore tout du contexte de création de cette œuvre. Le petit format laisse à penser qu’elle servait de pièce de dévotion dans une sphère privée plutôt que comme retable. Antonello a à son actif plusieurs de ces représentations de la Crucifixion en petit format. Un de ces panneaux est conservé à la National Gallery de Londres (Inv. NG1166). Le Calvaire est entré dans la collection du KMSKA en 1841 grâce à Florent van Ertborn. C’est une des rares œuvres italiennes que possède le musée et la seule d’Antonello en Belgique. Plus de 46 tableaux du peintre italien sont conservées dans le monde entier, dont seulement douze sont signées.

Historique des acquisitions



legs de: ridder Florent van Ertborn, 1841

Droits d'auteur et législation

Cette image peut être téléchargée gratuitement. Pour un usage professionnel ou de plus amples informations, veuillez remplir le formulaire de contact. Plus d'informations ici.