peinture

L'heure des vêpres

Constant Permeke

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreL'heure des vêpres
  • Date1927
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions127 × 148,5 cm
  • Numéro d'inventaire2779
  • Inscriptionsen bas à gauche : 1927

En savoir plus sur cette œuvre

En 1931, l’écrivain et critique d’art André De Ridder donne au Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers la conférence L’expressionnisme dans la peinture flamande, sur un groupe de peintres qu’il promeut avec succès depuis deux décennies avec son ami Paul Gustave Van Hecke. Les protagonistes de la conférence, les artistes Constant Permeke, Gustave De Smet et Frits Van den Berghe, vont dès lors jouir d’une certaine renommée internationale. De Ridder fait l’éloge des œuvres d’art les plus caractéristiques de la première décennie après la Première Guerre mondiale : "Ce sont des œuvres tragiques imprégnées d’amour de la vie avec pourtant une certaine angoisse existentielle sous-jacente, pleines de joie et de force et parfois pleines d’inquiétant mystère et d’effroi silencieux. Ils y trouvent une stabilité. Ils ont découvert une autre beauté dans un autre monde, même dans la laideur et s’y sont désespérément accrochés." Cet élogieux témoignage peut servir d’introduction à la toile L’Heure des Vêpres, une œuvre monumentale dans laquelle Permeke associe l’authentique genre paysan à la tragédie humaine. Un couple de paysans plus grand que nature fournit chaque jour un travail de la terre presque surhumain. Ils sont en même temps marqués et aguerris par la vie dure, laide à la campagne : anguleux et massifs, ridés et sombres comme la terre qu’ils retournent. Comme tous les êtres peints par Permeke, ils sont comme coincés entre les bords du tableau, comme rouillés par l’existence. Brisés par le labeur, ils jouissent sur cette scène de plaisirs simples comme le café et la pipe tout en faisant leur prière de l’après-midi. D’où le titre de la toile, les vêpres étant l’avant-dernière prière de la journée, qui se situe vers 17 heures selon la tradition catholique. Le jeu de teintes claires et sombres – la figure de la paysanne est plus marquée que celle de l’homme – étaye le grand écart entre joie de vivre et angoisse existentielle évoquée par De Ridder. La déformation abstraite et brute des personnages, tout comme l’harmonie des traits et des surfaces, rapproche Permeke non seulement de l’expressionnisme allemand, mais aussi du cubisme français et des mouvements primitivistes internationaux. Permeke partage avec De Ridder, De Smet, Van den Berghe et le sculpteur Oscar Jespers la conviction que l’art africain est un important exemple d’expression libre et authentique, détachée des diktats esthétiques et formalistes ou de la décadence et du caractère mondain de la vie citadine. À l’époque de la conférence d’André De Ridder, L’Heure des Vêpres se trouve dans une collection privée à Anvers. Ce n’est que deux décennies plus tard que le conservateur du musée Walther Van Beselaere fait l’acquisition du tableau à une vente publique à la Galerie Giroux. Il le décrit ainsi : "Exemple typique de composition monochrome, avec des personnages grandeur nature, de l’époque de l’expressionniste le plus orthodoxe, les années vingt. Une solide construction de fresque, des formes résolument graphiques et simplement dessinées sur la surface, avec des déformations brutales, une vision intime du peuple et en même temps éminemment primitive."

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