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manuscrite

Pourqoui j'aime Wiertz le maître du grand.

Version provisoire d'un manuscrit sur l'artiste Antoine Wiertz.

Pourquoi

J' aime Wiertz le maître du grand.

Wiertz pétri de vif orgueil saluteire(?), Wiertz dévoyé chez les petits maîtres brabancons,

chez les petits-pères modernistes de la révolution ou nudistes corsés peinturlurés des

évolution, chez les petits-frères pompiers mal embouchés de nos modérations.

Wiertz risée de nos faunes dégriffés évadés des barnums(?) de franconie.

Amen Haut les mains sur le champ Wiertz adimé

Wiertz dont le fondeur

de nos oxhent (?)

Wiertz agaie ridiculisé méconnu

Et vous extrémistes les dégrisés, dénudes rouflant excités par persifleurs cernes verdi-

ssant ou paternes, jaunissant croupissant nourris de maximes stériles,

vous faire lui avers(?)

vous architectes démolisseurs déblaterant bourrés de problèmes maussades et irréa-

contre carré par

-lisables vous gigolos abrutis assourdis irréfléchis aveuglés façonnés par les sports

faciles, vous malmenez a tout propos et sans rimes ni raison nos maîtres cogs(?) de

la peinture et sans y metre de facon. Il pourrais vous en cuire

Wiertz aimons vos graves antiques cirés de couleurs mortes vos figurants démesurés,

tous géants jolis bombant torse, arrondissant nombril tels: Patrocle. Hector

Achille maquillés chez Castan. Ulysse ménélas, Buonaparte empaillés chez Tussaud

et Jésus réprimandant papes et popes colériques, jeunes bonzes(?) imberbes et irascibles,

pharisiens moustachus brossailleux, poilus, barbus, geignant; magisters toqués, indi-

-gestes et filandreux, soudards godiche, débridés ou licencieux.

Egrenons un chapelet expiatoire enrichi de bons grains reposoir divin perlé de délices

rosaire précieux avivant les proses, génées de nos pensées les roses vives de nos aimées

Wiertz vous evoquer, de peintre sensible, et partent vous agiter

langage voilé evoquant des déesses, fardées lactées, dépoitraillées malaxées, alarmées,

douchées, mouillées, arrosées; féministés poireautées, pommeliés; divinités lares(?)

Cornus cornées d’abondances problématiques, angèles sucrées, comestibles, séraphines

fadasses, croupées mielleuses miteuses, enfancons surbouffis(?) gavés à éclater, gra-

baignant

-sse lavasse, ruberéenne, affrent etal 'saumâtre' saumuré à souhait où le lard du porc

serringués par Rubens

humain bel et bien s’evaporé en fumet, triste allusion de Wiertz "peintre de l’ho-

rreur" aux dieux anthropophages aux ogresses affamés dévorant leurs petits

cher peintre de la chair

Réfrénons nos hauts le coeur et digérons(?) sans rechigner vos chairs à canon

Signalons

chairs à paté, chairs empâtées, chairs blessées, chair, de poule ou faisandées

chairs vives endolories, chairs fraîches, chairs roties, pourries, vannées, chairs

battues, tapées, châtrés, saupoudrées, salées, moisies, emplâtriées, désossées, avan-

-cées, chairs pressées d’aviateur oppressé.

Encore chairs frites, garancées, laquées, lambrequinées(?), dodinées, canardées,

guillotinées, parcheminées, tannées, soufflées, de saindoux, dégraissées, boucanées

-toisonnées, gatées, épilées, trouées, fendues, pourfendues, saignées, épicées, parfu-

-mées: vilaines viandes blèmes en odeur de sainteté.

Et cent toiles plâtrées, embues, fielées, matées à voiles ou absorbantes tissées

de fils gris anémient: Homère, Plutarque, dom qui blague, labarre et ses

copains et cinquante vieux panneaux peuplés de charançons magnifient de

bons peninsulaires savonnés, feutrés, olivâtres, d’autres panneautins ver-

-moulus reppésentent les et des brigands doux, craquelés, carabinés de la calabre

visant innocemment des bourgeois pacifistes en passe de plumaison et

des touristes désuets juchés sur bourriquets étiques rossés à péter et tristes

tristes à crever.

Etrange musée, refuge asile repaire crée jadis pour abriter isoler désarmer

nos écrivains domestiqués, macaroniques, fonctionnaires fourbus, poètes carame-

-lés, prosateurs versatiles, huissiers grommelant, ex-ménage disparate au-

-jourd'hui ensemble rare jalousement gardé par notre as gantois. grê-

-goire De Roy. conservateur type et poète racé.

O, les patienciotypes, les trompe-l’oeuil innocents éberluant les calicots en ballade

matinés de parisots hilares, zwanzeurs de Marollie, visiteurs surmenés suspendus

à leurs guides, cornacs pistonnant albionnes splénétiques, clergyman sévères

pochés marmeladés, dimanchettes faubourinettes cicéronant blanc-becs

suffisant en quète de blanc-manger, écolières minaudant en rupture de

,

bas eet chaunuts(?)

banc, suisses, polonais, ixellois fortissimos exultant dactylos pianissimos,

employés mollets en caissant Kilobourdes(?), moralistes (moralistes) chagrins

cherchant la petite bête, faux-bouriens rétifs, écclésiastes souf conneux,

petits, pénitenciers à l’affut furetant, sergots(?) gendarmés, marouflés, ba-

clergy protestant

fouillant, carabins rigolos et fristoboulinant.

Célébrons l'oeuvre pie du peintre à l’oeil dur, ses toiles d’estoc et de taille et mi-

-rifiques, esquisses prodigieuses étalant portraits bien traités féminités au rare sou-

-rire, foules bigarrées aux lignes instables, guerriers bardés, furibards désagra-

-fant molles flamberges, mêlées casserollées, marmitonnées, indescriptibles.

théories d'amazones coquemanées

combattants demembrés stabilisés, dames belges agacées et de rage allumées

allongeant giffles formidables ou soufflets bien appliqués, claques solides de

nos flamandes plantureuses, pétulantes, échauffées et déçues; tapes renforcées

de nos wallonnes de bonne mine, commères-crapaudes extra-mamelonnées.

louons la grandiloquence, les penchants combattifs du convulsionnaire

Bien

magnifique, admirons ses grecs vainqueurs astiqués, pommadés, lavés,

nettoyés blanchis à la chaux et au ripolin, négligeons les défenseurs de Troie

battus à plates -coutures, désemparés brossés, passés au bleu fort de la peinture,

gens de pied exaspérés mordillant cors d’Achille, levée de mannéquins

creux actionnés, par ressorts inflexibles rouillés, boudinés. Resignalons les

beaux croquis idéalisant poupards aggressifs culbutés sans merci, soudards

déboyautés(?), saignés à blanc, noyés dans leur jus, blessés impeccables,

Charogneux(?), dégoulinant, cadavres récalcitrant.

Wiertz rêveur par commence et d’exception, créâteur inégalé de mondes chaotiques

aux ciels forgés d’acier trempé, alourdis de vos nuages plombés. Ah! vos fleurs

charnelles poussives à l’excès. Vos mers sinistres abritant monstres héris-

-sés couvés sous les déluges vos bêtes féroces et belles mères et harpies bavant et

crachant les méchancetés les plus noires. Wiertz livré aux folles visiens

cri abondent tous les maux (malions) du ciel et de la terre: cauchemards extra-

-macabres, pestes sur pestes véroles et cholèras, vents de cataclysmes, pluies

de bile, lames de fond, pot à feux grégeois beliers, saucisses, sabres de gardes

civiques, lentilles, miroirs ardents, gaz(?) haricotés, chevaux de frise, haquenées

et haridelles supportant sant puisquin et

pimbêches aqui laine et dons elles bien nées rétroussant

leurs, frusquin(?)

Wiertz crispé, Wiertz gesticulant, paladin sans gaité, chevalier errant

barbant, barbottent, insulteur de nos beautés. Vous le prétentieux

Zageant muselé par les muses irritées vous le dédaigneux bavant

disgracié par les grâces.

arrogant

Vous le présomptueux maté par les génies révoltés. Wiertz éborgné par

cyclope myope monoclé. Vous le peintre complaisant des verts lui-

-sant, des rouges sanglants et des impossibilités grandes. Vous le sculpteur

des flambeaux figés: vos flammes triomphales auréolent superlativement

mirandolées

les durs granits des cimes de Wallonie.

pris mirandolées

Noble Wallonie langué le lumière acraban

Je gohe(?) et goûte Wiertz le petit et Wiertz le grand. Wiertz le maître

Wiertz l'artaban

épique et batailleur l'aigle martyr et abracadabran.

Et quand le Titan

Wiertz. Je vous admire, je vous aime quand exclu des champs Elysées

surpeuplés de poètes, quand banni du paradis radieux de nos peintres

distants vous fixer tristement la robe traînante de l’étoile filante

                        d’un œil mort

le regard éteint des lunes en croissance et le pâle rayon des soléils

eclypsés

Je vous aime Wiertz le grand. Vous êtes beau vous etes grand !

Wiertz vous le titan eclu des des champs Elysées surpeuplés.

De poètes vous le fier-à-bas bannu etu paradis radiseux( ?) de nos peintres distants

Wiertz quand enquèreleurement vous fixer du robe trainante de l’étoile filente

Le regard éteint des lunes en croissance Wiertz

Quand vous allumez les pales rayons des oleisl ecloysés( ?)

Wiertz je vous aime Wiertz je vous

James Ensor.

ostende sept 34

À propos de ce document d’archive

Identification

  • Type d'objetmanuscrite
  • TitrePourqoui j'aime Wiertz le maître du grand.
  • Date09/1934
  • RelationsAuteur: Ensor, James
    Roy, le, Grégoire, Rubens, Peter Paul, Antoine Wiertzmuseum, Wiertz, Antoine Joseph
  • LieuOstende
  • Sujetkunstenaars

Caractéristiques

  • Genrecontemplative prose
  • Supportpapier
  • Matériel d'écriturepennen
  • Numéro de l’image numériqueA4124
  • Droits d'auteurPublic domain

Annotations

  • Contenu de l'annotationLe texte Discours sur Wiertz est mentionné dans: "De galerij 'Studio': bloeiende kunstgalerij te Oostende tijdens het Interbellum: aflevering 2" Hostyn Norbert, in De Plate volume 21 (5-8), pp. 145-150. | - Ensor fait référence à son ami Grégoire Le Roy, conservateur du musée Wiertz à partir de 1919. - Mentions de la mythologie et de la littérature grecques: Patrocle, Hector, Achille, Castan( ?), Ulysse, Ménélas, Homère et Plutarque.

Lieu

Données supplémentaires

Rubens

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