Sur l'expérience Van Gogh.

Certes, les tableaux de Smits, Agneessens, Boulenger, Dubois, Artan, etc ; etc du musée, pâlissent devant les rutilants Van Gogh, mais gagnent, effet du contraste sans doute, en finesse, harmonie, enveloppe etc; etc. Des confrères sérieux et graves classent Rubens, Hals, Vermeer, Stevens, de Braekeleer etc; etc parmi les impressionnistes. Nous verrons bientôt messieurs Van Seben, Broerman, Van den Bussche, Khnopff, Delville, Swincop, Gaillard et Gogo revendiquer le titre alléchant.

D’un côté quelques léliards musqués, très Fagerollés avantagent effrontément les peintres les plus infimes de France et de Navarre, impressionnistes ou vibristes, alliant impunément le contours académique aux vibrations pointillistes.

D’autre part, mon ami Edmond Picard, le grand sympathique tonitruant, admire les peintres belges morts anciens ou modernes et les rattache généreusement à l’école impressionniste.

Et des peintres graves écrivent sans loucher « Les peintres belges morts, anciens ou modernes, sont tous impressionnistes » quant aux vivants, mystère et esthétique.

Mais ces vieilles maussaderies fatiguent!

Resignalons voluptueusement l’ingratitude de certains esthètes arlequinés, ex-imitateurs ébréchés outrancièrement teintés d’arrivisme et répondons une fois pour toute, à nos masques scandalisés : je ne suis pas de vos Fagerollés, je ne suis pas peintre belge mort. L’expérience Van Gogh me laisse indifférent.

-- James Ensor