A propos de cette
oeuvre
Détails de l'objet
- Titre:
- Saint Christophe
- Date:
- 1490
- Dimensions:
- 115 × 72 cm
- Numéro d'inventaire:
- 29
En savoir plus sur cette œuvre
Le géant Christophe traverse une rivière au premier plan. Il porte un habit bleu et un manteau rose et s’appuie sur un bâton fourchu. Sur son épaule, l’Enfant Jésus auréolé fait un geste de bénédiction. A gauche un ermite portant une lanterne est tapi dans une grotte. Le tableau offre sur le côté droit une large vue d’un littoral au soleil couchant. On aperçoit au loin une ville entre les rochers et Christophe.
La Legenda aurea du treizième siècle raconte l’histoire du païen Christophe qui souhaite travailler pour le prince le plus puissant au monde. Il entre au service d’un roi chrétien, mais lorsque celui-ci se signe par peur du Diable, Christophe va travailler pour le Diable. A son tour, le Satan semble avoir peur d’une croix sur le côté de la route. Un ermite dit à Christophe qu’il peut rencontrer et servir le seigneur de la Croix en transportant les gens sur son dos dans les eaux profondes. Une nuit, un enfant apparaît pour être porté mais il pèse très lourd. Christophe atteint l’autre rive avec beaucoup de difficulté et guidé par la lanterne de l’ermite. Car en plus du Christ, il a porté sur ses épaules tous les péchés du monde.
Christophe, le ‘porteur du Christ’ en grec, est un saint médiéval populaire et le patron des voyageurs. Son impressionnante figure est souvent illustrée en statue ou tableau à l’entrée des églises. C’est aussi sa fonction sur ce tableau. La protection de Christophe est appelée contre une mort subite par les personnes qui ne peuvent pas recevoir l’extrême-onction. Son personnage figure donc très souvent dans les hospices. Il est possible que cette œuvre ait appartenu à une des nombreuses institutions caritatives de la ville d’Anvers jusqu’à leur abolition à l’époque française. Diverses significations ont été données à l’attribut de Christophe, le bâton. Le Christ aurait par exemple recommandé à Christophe de planter son bâton dans le sol pour qu’il fleurisse. Un arbre en haut de la grotte en atteste. L’ami de Metsijs rejette les formes de superstition comme celles liées au bâton de Christophe.
Friedländer (1971) a daté cette pièce au début de la carrière de Metsijs (vers 1490) s’appuyant sur des éléments picturaux nés dans l’atelier de Dirk Bouts, qui travaillait à Louvain, la ville natale de Metsijs. Il souligne notamment la ressemblance avec le saint Christophe sur le volet droit de la Perle du Brabant de Bouts (Munich, Alte Pinakothek, n° d’inv. WAF 76). Silver (1984) le suit dans cette hypothèse et voit aussi des similitudes avec les figures de Christophe par le Maître de Katharina van Kleef et de Jan van Eyck.
La comparaison avec le Saint Christophe de Metsijs avec des exemples antérieurs montre que son œuvre a beaucoup gagné en dynamique avec le saint se dirigeant droit sur le spectateur. Cela crée en effet une profondeur de champ et place le saint dans le courant des changements typologiques que connaît le personnage dominant à la fin du 15e siècle. La composition aussi contribue au caractère dynamique de la toile. Alors que le saint Christophe est flanqué de hauts rochers dans les versions de Van Eyck, Bouts et Memling, Metsijs a opté pour la partie droite du tableau un paysage côtier plus bas. La direction ainsi donnée à la composition – du haut à gauche au bas à droite – est encore accentuée par le bâton de Christophe.
L’auréole dorée de l’Enfant Jésus a un aspect plutôt archaïque, mais le délicat paysage au soleil couchant est d’une nouveauté étonnante. La vue du littoral se rapproche par son style du type de paysage dominant au premier quart du 16e siècle. Metsijs manifeste son intérêt pour le paysage dans d’autres œuvres. Il a d’ailleurs collaboré avec le peintre paysagiste anversois Joachim Patinir, le fondateur du genre pictural du paysage universel.
La Legenda aurea du treizième siècle raconte l’histoire du païen Christophe qui souhaite travailler pour le prince le plus puissant au monde. Il entre au service d’un roi chrétien, mais lorsque celui-ci se signe par peur du Diable, Christophe va travailler pour le Diable. A son tour, le Satan semble avoir peur d’une croix sur le côté de la route. Un ermite dit à Christophe qu’il peut rencontrer et servir le seigneur de la Croix en transportant les gens sur son dos dans les eaux profondes. Une nuit, un enfant apparaît pour être porté mais il pèse très lourd. Christophe atteint l’autre rive avec beaucoup de difficulté et guidé par la lanterne de l’ermite. Car en plus du Christ, il a porté sur ses épaules tous les péchés du monde.
Christophe, le ‘porteur du Christ’ en grec, est un saint médiéval populaire et le patron des voyageurs. Son impressionnante figure est souvent illustrée en statue ou tableau à l’entrée des églises. C’est aussi sa fonction sur ce tableau. La protection de Christophe est appelée contre une mort subite par les personnes qui ne peuvent pas recevoir l’extrême-onction. Son personnage figure donc très souvent dans les hospices. Il est possible que cette œuvre ait appartenu à une des nombreuses institutions caritatives de la ville d’Anvers jusqu’à leur abolition à l’époque française. Diverses significations ont été données à l’attribut de Christophe, le bâton. Le Christ aurait par exemple recommandé à Christophe de planter son bâton dans le sol pour qu’il fleurisse. Un arbre en haut de la grotte en atteste. L’ami de Metsijs rejette les formes de superstition comme celles liées au bâton de Christophe.
Friedländer (1971) a daté cette pièce au début de la carrière de Metsijs (vers 1490) s’appuyant sur des éléments picturaux nés dans l’atelier de Dirk Bouts, qui travaillait à Louvain, la ville natale de Metsijs. Il souligne notamment la ressemblance avec le saint Christophe sur le volet droit de la Perle du Brabant de Bouts (Munich, Alte Pinakothek, n° d’inv. WAF 76). Silver (1984) le suit dans cette hypothèse et voit aussi des similitudes avec les figures de Christophe par le Maître de Katharina van Kleef et de Jan van Eyck.
La comparaison avec le Saint Christophe de Metsijs avec des exemples antérieurs montre que son œuvre a beaucoup gagné en dynamique avec le saint se dirigeant droit sur le spectateur. Cela crée en effet une profondeur de champ et place le saint dans le courant des changements typologiques que connaît le personnage dominant à la fin du 15e siècle. La composition aussi contribue au caractère dynamique de la toile. Alors que le saint Christophe est flanqué de hauts rochers dans les versions de Van Eyck, Bouts et Memling, Metsijs a opté pour la partie droite du tableau un paysage côtier plus bas. La direction ainsi donnée à la composition – du haut à gauche au bas à droite – est encore accentuée par le bâton de Christophe.
L’auréole dorée de l’Enfant Jésus a un aspect plutôt archaïque, mais le délicat paysage au soleil couchant est d’une nouveauté étonnante. La vue du littoral se rapproche par son style du type de paysage dominant au premier quart du 16e siècle. Metsijs manifeste son intérêt pour le paysage dans d’autres œuvres. Il a d’ailleurs collaboré avec le peintre paysagiste anversois Joachim Patinir, le fondateur du genre pictural du paysage universel.
Historique des acquisitions
legs de: ridder Florent van Ertborn, 1841
Droits d'auteur et législation
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