Antony Gormley
Geestgrond

Cette exposition, commissariée par Carolyn Christov-Bakargiev, explore en profondeur l'œuvre d'Antony Gormley, mais aussi les collections du musée et les multiples stratesde notre culture visuelle et matérielle commune. Ce qui est mis au jour n'est pas seulement de la sculpture, mais tout un champ de sensations, d'émotions et d'états d'être — enraciné et révélé.

Dans Geestgrond, la pratique sculpturale d'Antony Gormley ne se limite pas à l'espace d'une seule exposition. Elle se diffuse, s'étend et s'intègre dans la structure et la logique mêmes du musée. Son œuvre n'agit ni comme un visiteur ni comme un invité, mais comme une condition matérielle de sa propre porosité. L'exposition ne commence pas à la porte du musée et ne s'achève pas à l'intérieur de celle-ci. Elle circule plutôt — sur les toits et les seuils, devant le musée et dans les rues d'Anvers, à travers la collection permanente et dans les recoins de l'attention individuelle.  

Le titre Geestgrond fait référence à un relief spécifique : un terrain surélevé et fertile façonné par le mouvement glaciaire pendant la période glaciaire, où la bruyère prospère. Mais il résonne également au-delà de la géologie. Geest signifie « âme » ou « esprit » ; grond, « terre » ou « sol ». C'est un mot dans lequel la révélation jaillit de la racine, et où les sédiments du temps portent le souffle de la présence.

Au KMSKA, les œuvres d'Antony Gormley sont placées parmi des pièces historiques. Elles agissent comme si elles étaient elles-mêmes des visiteurs, plutôt que des interventions. Leurs corps poreux et schématiques tracent des relations spatiales et des atmosphères émotionnelles. Une figure peut s'attarder à côté d'un tableau religieux flamand ou se pencher vers un mur dans une méditation solitaire. Des œuvres historiques apparaissent également dans les galeries de Gormley — non pas comme des ancrages, mais comme des actes de dialogue silencieux. 

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